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Les amateurs dart se pencheront avec
émotion sur cette collection de monnaies françaises en or
et en argent, collection unique et dune grande diversité
qui simposera comme lune des plus célèbres dispersions.
Cette exceptionnelle collection que nous présentons aujourdhui
a la double réputation de rareté et de qualité de
conservation. Ce florilège de 393 monnaies englobe vingt siècles
dhistoire de lart monétaire en France depuis lépoque
gauloise jusquà Louis XVI. Il est le fruit de savantes recherches
et dun choix sans faiblesse qui permirent de constituer de belles
séries homogènes.
On peut admirer leffort et la persévérance
dun esprit qui - transmis de génération en génération
pendant près dun siècle - a permis la constitution
dune collection extraordinairement riche. Certaines de ces monnaies
sont dun haut intérêt historique, dautres sont
dune insigne rareté, dautres encore proviennent de
célèbres collections telles que celle de Babut, Barbier,
Farouk, Marcheville, Motte, Théry...dispersées au feu des
enchères depuis le milieu du XIXe siècle jusquau milieu
du XXe siècle par des experts réputés comme Rollin
et Feuardent, Mario Ratto, L. Ciani, J. Florange, C. Platt, E. Bourgey,
J. Vinchon...
Témoignages permanents de lhistoire, lensemble de ces
chefs duvre monétaires couvre dans le temps et dans
lespace, des moments très différents de notre civilisation.
La première partie de la collection
nous livre les monnaies celtes, mérovingiennes, carolingiennes
et royales françaises depuis Philippe IV le Bel jusquà
Louis XVI. Le classement chronologique qui a été respecté
intègre les monnaies dor suivies des monnaies dargent
dun même type. En présence de ces merveilles, les qualificatifs
que lon a coutume dutiliser semblent fades ou trop sobres
pour des monnaies dont la beauté est une exception. Il est difficile
de faire léloge de chaque pièce mais les descriptifs
et les reproductions photographiques en couleurs grandeur réelle
et en Agrandir la monnaie permettent de vous faire une opinion personnelle.
La qualification Fleur de coin est rarement employée
alors quelle pourrait sappliquer à quelques émissions
notamment pour les monnaies dor et dargent des rois louis.
Quelques monnaies ne sont révélées
à ce jour quà deux ou trois exemplaires. En effet,
cette collection offre une réunion de monnaies frappées
en petit nombre. Le collectionneur sest attaché à
rechercher des monnaies dune parfaite qualité de conservation
et la plupart sont les plus beaux rencontrés depuis plus de 60
ans. Certains fleurons rassemblent tous les critères de la perfection.
Nous conseillons aux amoureux des belles choses de venir examiner avec
soin la collection avant sa dispersion. Vous serez séduit par leur
beauté artistique. Il arrive souvent de regretter davoir
laissé passer loccasion denrichir sa propre collection
en nétant pas assez opiniâtre. Si vous ressentez le
besoin dêtre guidé dans vos choix, les experts se feront
un plaisir de vous donner les conseils appropriés.
Dans une sélection aussi riche déléments dune
grande rareté, il paraît difficile de tenter une énumération
- aussi sommes-nous contraints à une présentation limitative
de quelques spécimens seulement.
Les monnaies gauloises constituent un chapitre particulièrement
intéressant pour nos compatriotes et méritent une mention
spéciale tant pour laspect historique que pour laspect
artistique.
Une carte géographique permet de situer les peuplades qui ont habitées
les régions de lancienne Gaule. Les attributions de ces monnaies
à des peuplades sont parfois contestées car basées
essentiellement sur lexamen et létude de trouvailles
donc sur la topologie - doù les différences dattributions
dun ouvrage à un autre. Deux éminents collectionneurs
et chercheurs, Louis Pol Delestrée et Marcel Tache se sont penchés
sérieusement sur lattribution des monnaies gauloises et ont
élaboré le Nouvel Atlas des monnaies gauloises
consacré au monnayage émis entre le Rhin et la Seine jusquà
la fin du 1er siècle avant J.-C. (voir encart).
Le plus ancien monnayage de notre pays circulait à MASSALIA, cité
phocéenne fondée vers 600 avant J.C. La drachme lourde à
la tête dArtémis honorée par Marseille imitée
des drachmes de Vélia vit le jour dans la seconde moitié
du Ve siècle avant notre ère.
Les monnaies sont pour lhistoire de
la Gaule les témoins les plus importants puisquelles forment
les seules archives de notre passé qui résistèrent
au temps et aux destructions. Un spicilège de chefs duvre
se succèdent et nous fait découvrir ladoration des
Celtes pour les dieux célestes, lunaire et solaire. On notera donc
linfluence des astres dans ce monnayage ainsi que la diversité
de formes et de figuration. Loriginalité du graphisme qui
apparaît sur les monnaies gauloises tant appréciées
dAndré Malraux et dAndré Breton nous révèlent
de magnifiques compositions dune incroyable beauté artistique
: le revers des Parisii montrent un cheval dont les ailes se déploient
jusquà former un filet étoilé, ouvrage dune
déesse de la nuit.
Le principal modèle fut le statère
dor de Philippe II de Macédoine interprété
par les artistes dès la fin du IIIe siècle avant notre ère.
Cétait lépoque de la puissance arverne et les
échanges commerciaux favorisaient larrivée de ce numéraire
en empruntant différentes voies des Alpes au Rhin.
Le monogramme AP que lon retrouve
sur certains statères est en fait la marque dun atelier grec
Pherae qui fut recopié par les graveurs comme les autres éléments
de la monnaie comme en témoignent les numéros 1 et 7 du
présent catalogue.
Au monnayage gaulois se rattache celui des
celtes du Danube qui ont produit quelques beaux spécimens dargent
inspirés des tétradrachmes macédoniens en choisissant
de se faire représenter sous les traits de Zeus, et pour lor
les artistes ont préféré le type du statère
dor de Lysimaque, roi de Thrace.
Dès le IVe siècle, lépoque mérovingienne
qui couvre les siècles les plus sombres et le plus tragiques de
notre histoire en raison des Grandes Invasions nous propose
neuf triens dor ou tiers de sou dor inspirés du numéraire
des derniers empereurs byzantins dont les effigies se dégradent
assez rapidement au point de navoir plus rien de commun avec loriginal.
Lavers porte la tête royale déformée entourée
du nom du monétaire et le revers une croix ainsi que le nom de
latelier. Lintérêt de ce monnayage local réside
surtout dans le nom de lieux qui sont parfois de simples villages dont
certains sont maintenant disparus.
La numismatique médiévale débute véritablement
avec la dynastie carolingienne de la fin du VIIIe siècle jusquau
début de XIIIe siècle par labandon du sou dor
constantinien et la création dun nouveau type monétaire,
le denier dargent. En effet, le métal jaune ayant émigré
vers lOrient il ne subsiste que peu dexemplaires en or de
cette époque. Un solidus à leffigie de Louis le Pieux,
surnommé le Débonnaire en raison de la faiblesse
de son comportement, figure dans cet ensemble. De même poids que
le solidus byzantin, ce monnayage demeure mystérieux ! Peut-être
fût-il frappé pour faciliter les échanges entre lOrient
et lOccident ou pour affirmer le prestige de lEmpire chrétien
face à son homologue byzantin.
Le deuxième volet de cette collection présente des monnaies
royales françaises concernant la période au cours de laquelle
se sont succédées trois dynasties depuis Philippe IV le
Bel jusquà Louis XVI qui ont usé, comme leurs prédécesseurs,
de la PREROGATIVE REGALIENNE QUEST LE DROIT DE BATTRE MONNAIE :
Les CAPÉTIENS règnent de 987
à 1328
Les VALOIS 1328 à 1589 (directs 1328-1498,
Orléans 1498-1514, Angoulême 1515-1589)
Les BOURBONS 1589-1792.
Les ouvrages utilisés comme références dont on ne
peut pas nier la valeur documentaire importante sont les guides indispensables
pour le collectionneur. Le tout premier fut publié en 1878 par
le célèbre H. HOFFMANN sous le titre Monnaies Royales
de France. Il fit exécuter des dessins finement gravés
de toutes les monnaies quil avait patiemment relevées dans
les collections publiques et privées. Ainsi réalisé,
le travail de H. Hoffamnn présentait une rénovation des
bases de la numismatique française.
Ce travail monumental fut repris et complété par L. CIANI
puis peaufiné par J. DUPLESSY dans la deuxième édition
de sa publication intitulée Les Monnaies Royales Françaises.
Dautres ouvrages plus récents tels que le Gadoury, le Droulers
ou le Bailly ont donné un nouvel essor à létude
des monnaies royales grâce à limportance des archives
qui ont été consultées avec un esprit critique qui
caractérise les recherches historiques modernes. Dautres
encore complètent la gamme et sont cités dans la bibliographie.
Nous vous conseillons de vous y reporter.
Le Moyen Age est marqué par léclosion
de lart gothique que lon retrouve dans nos riches cathédrales,
dans les somptueuses enluminiures des Livres dHeures
et aussi dans lart monétaire qui nous a légué
de somptueuses compositions en or et en argent.
Ces monnaies constituaient non seulement
des instruments de paiement, mais elles témoignaient également
du lien dordre spirituel qui existait entre le souverain et ses
sujets. Aussi le monarque nest-il pas représenté avec
ses traits réels, mais sous une apparence symbolique, qui exprime
limportance quil revêt aux yeux de son peuple. Il est
figure en majesté, en cavalier, en justicier.
Notre attention se portera vers : le Petit royal émis en 1290,
la Masse dor créée en 1296, la Chaise dor ainsi
intitulée parce que PHILIPPE IV LE BEL - surnommé à
tort le roi faux-monnayeur - est assis sur une chaise gothique.
Notons également le Denier dor à la Reine qui rappelle
les libéralités de Jeanne de Navarre.
Lagnel dor de LOUIS X LE HUTIN
le premier de ce type qui se répétera jusquà
Charles VII tire son nom de lagneau pascal qui y est représenté.
On remarquera pour le règne de PHILIPPE
VI DE VALOIS une succession de types variés dont la gravure est
très expressive ; parmi les émissions en or nous trouvons
différents fleurons de la numismatique médiévale
la Couronne dor puis le Parisis dor, le Lion dor, lAnge
dor, le Florin Georges. Lorsque le roi apparaît en majesté,
on observera la finesse du portrait où tous les détails
du visage, les yeux, le nez, la bouche, le menton sont révélés
sur quelques millimètres, notamment pour les numéros 78
- 80 - 88 - 91 - 97.
Sous JEAN II LE BON apparaît la première
frappe portant le mot fran, origine de notre franc.
Cette abondante émission du franc à cheval fut destinée
à payer la rançon du roi Jean prisonnier des Anglais. Nous
devons à Jean le Bon le rarissime moutonnet dor
ou demi-mouton connu à quelques exemplaires seulement.
En 1385, CHARLES VI crée lécu
qui survivra jusque sous le règne de Louis XIV avec des variantes
propres à chaque souverain. Pour ce monarque, on soulignera plusieurs
raretés parmi lesquelles le demi-écu heaumé et le
double dor issus de latelier de La Rochelle. Le salut dor,
dû au burin de Guyot de Hanin, qui est la dernière monnaie
dor de ce règne mais la première apparition de ce
type probablement inspiré de la salutation angélique de
Charles Ier dAnjou, roi de Naples et frappée à quelques
dexemplaires seulement uniquement dans latelier monétaire
de Paris figure aussi dans la collection.
Henri V dAngleterre fit frapper dans
ses domaines normands un Salut dor dun type semblable aux
armes de France et dAngleterre.
En 1389, une ordonnance de Charles VI prescrivit
que tout atelier monétaire aurait son point secret
ou différent apposé sous une lettre déterminée
de la légende pour indiquer son origine. Par exemple, le point
sous la première de la légende désignait Crémieux,
sous la 4e Montpellier, sous la 18e lettre Paris. Plus tard, par ordonnance
royale du 14 janvier 1540 (voir n°170) des lettres plaçées
sous le buste du Roi où à la pointe de lécu
correspondront aux ateliers : A pour Paris, B
pour Rouen, C pour Saint Lô... L pour Bayonne...
W pour Lille.
Le futur CHARLES VII encore dauphin, retiré
au sud de la Loire à Bourges, en lutte contre lenvahisseur
anglais, prescrivit par ordonnance du 11 juin 1420, la création
de doubles au nom de son père Charles VI. Leur cours
fut fixé à huit livres, leur aspect rappelle la belle série
des émissions de Philippe VI de Valois. Le petit nombre dexemplaires
connus témoigne de la courte durée de cette émission.
Devenu roi Charles VII ordonne à Dijon lémission dun
très rare écu dor dit aux briquets lorsque
Philippe II le Bon était duc de Bourgogne, le créateur de
lordre de la Toison dor.
La Renaissance, en amorçant un renouveau
dans les idées, dans les murs et dans le goût, amène
une évolution dans lart monétaire avec lapparition
des premiers portraits individualisés des rois. Ce nouveau monnayage
est illustré par le magnifique double ducat dor et le teston
dargent à leffigie de LOUIS XII devenu duc de Milan
par alliance matrimoniale avec Valentine Visconti. Le revers nous montre
Saint Ambroise, patron de la ville, conduisant son cheval au galop et
brandissant un fouet tel quil apparût, dit-on, dans les nuées
en 1339 pour repousser les envahisseurs.
Remarquons également la présence
de testons aux effigies de FRANçOIS Ier et de son fils HENRI II
ainsi que des henris dor et double henris dor dune exquise
beauté.
Parmi les monnaies portant leffigie
du roi, on découvre pour CHARLES IX lessai dargent
de la Livre Parisis, une pièce extrêmement rare de joli style
et de conservation hors pair. La numismatique garde la trace de la lutte
entre huguenots et catholiques. Les protestants semparent de la
ville dOrléans en 1562 et pillent les trésors des
églises. Ils ouvrent un atelier monétaire illégal,
dont le maître était Etienne Bergeron à qui lon
doit le teston dit morveux. Ce nom fut donné par dérision
pour manifester leur mépris vis à vis du roi.
Couronné roi de Pologne le 21 février
1574, Henri III fait mentionné son titre POL.REX sur
son numéraire. On remarquera la finesse du portrait sur les piéforts
dargent du teston et du demi-teston datés de 1577.
Après son entrée à Paris en 1594 le roi HENRI IV
doit conquérir son royaume jusquen 1598. Il prend alors le
titre de roi de France et de Navarre comme le révèlent les
légendes qui figurent sur ses monnaies. Ses successeurs suivront
lusage jusquà la Révolution.
Dans la séduisante gamme des monnaies
des Rois Louis il est difficile de ne faire ressortir que
quelques fleurons. Toutefois, une pièce attire tout particulièrement
notre attention par sa grande rareté et son exceptionnel état
de conservation. : la merveilleuse pièce de quatre louis
de LOUIS XIII LE JUSTE qui marque une autre évolution où
se reflète le faste de lépoque. Cette pièce
et ses multiples Huit et Dix louis dites pièces dhommage
ou pièces de plaisir à leffigie de Louis
XIII furent présentées au roi par le célèbre
graveur Jean Warin, graveur général et conducteur de la
Monnaie du Moulin de Paris, en vue de ladoption dun nouveau
système monétaire et de nouvelles techniques de frappe.
Le pouvoir dachat de ces multiples
était considérable. La pièce de 8 louis, par exemple,
représentait 3 ans de salaire dun valet au service dun
prince. Toutefois, nétant pas destinées à la
circulation ces monnaies de prestige étaient offertes aux courtisans
qui les utilisaient à la Table de Jeux du roi.
Lessai de lécu de 60 sols à
la Date, celui à la Monnaies Assise ainsi que
lécu aux Deux Effigies (Louis XIII et Louis XIV)
forment un trio particulièrement exceptionnel. On remarquera la
finesse de la gravure et la précision dexécution du
portrait du roi représenté sur les types courants.
La suite des monnaies dor et dargent
de LOUIS XIV LE GRAND est éloquente par sa diversité et
nous montre des effigies royales minutieusement étudiés
suivant lâge du souverain. On peut suivre lévolution
de ce beau visage de lextrême jeunesse jusquà
la vieillesse en commençant par le portrait à la mèche
courte suivi du portrait à la mèche longue puis la multitude
de variété du type au buste juvénile.
Il convient de détacher le louis
juvénile lauré frappé à Pau , la seule monnaie
dor au cours de cette longue monarchie, où le roi figure
avec le buste drapé.
Le règne de Louis XIV est illustré
par une monnaie dite satirique, le louis dor aux 4L
portant la légende commençant par IVD. A la
suite de la capitulation dIllkirch en 1681, Louis XIV garantissait
aux Starsbourgeois la libre continuation de la frappe de la monnaie ;
malgré cet engagement, le roi, par décret de 1693, leur
imposa la frappe à ses nom et effigie. Les Strasbourgeois mécontents
de ce manque de parole, modifièrent volontairement le nom de LVD
(ovicus) en celui injurieux de IVD (as).
Relevons un beau choix décus
dargent et demi-écus parmi lesquels le rare écu du
Parlement 2e type différent du 1er type par la représentation
plus large du buste du roi et du grand jabot de dentelle qui couvre sa
cuirasse.
A cette époque, les lois monétaires
imposaient aux directeurs et aux graveurs des Hôtels des Monnaies
dapposer une marque personnelle sur les coins afin dattester
lauthenticité et de la régularité de la frappe
des monnaies. Ces marques appelées différents
se référaient au nom ou à lhistoire de la famille
du directeur ou maître-graveur. Nous les avons fait apparaître
entre parenthèses dans les descriptifs.
Depuis le Moyen Age jusquà Louis XVI on aura remarqué
que généralement la légende inscrite au revers des
monnaies dor est XPC VINCIT XPC REGNAT XPC IMPERAT qui signifie
Le Christ triomphe, le Christ règne, le Christ commande et pour
largent SIT NOMEN DOMINI BENEDICTVM Que le nom du Seigneur soit
béni. Une exception sera faite pour le type à lécu
des monnaies dor de Louis XIV qui utilisera la devise réservée
aux monnaies dargent.
Avec lavènement de LOUIS XV
LE BIEN AIME sensuit une évolution des murs à
la Cour et lon voit les frappes monétaires devenir à
la fois plus simples et plus élégantes. On insistera sur
lune des meilleures figures du roi enfant sur le très rare
écu dargent aux trois couronnes. Parmi les autres raretés,
les louis et demi-louis parfois les double-louis dun même
type et plus précisément ceux dits de Noailles,
à la Croix du Saint Esprit, aux deux L.
Le règne de Louis XV est illustré
par le très rare essai en or de lécu au bandeau, une
des plus spectaculaires monnaies de la série royale due au graveur
Jean Duvivier, aussi grand artiste que mauvais caractère. Il nous
montre le roi la tête ceinte dun bandeau, le graveur ayant
pris soin de laisser sépandre sur la tempe un des rouleaux
de la coiffure. Ce profil dit à la mèche eut beaucoup
de succès à la Cour à tel point que Diderot recommanda
le style de Duvivier à limpératrice Catherine II de
Russie (1762-1796)
Pour ce monarque, notons encore deux sublimes
monnaies dargent dune conservation remarquable, lécu
et le demi-écu dargent à la Vieille Tête
frappées respectivement en 1770 et 1772.
LOUIS XVI ne peut imposer les réformes quil aurait souhaités
et ne soutient pas ses ministres pourtant compétents parmi lesquels
Malesherbes, Turgot, Necker... Une crise économique aggravée
par la guerre dIndépendance américaine conduit le
gouvernement à la convocation des Etats généraux
le 5 mai 1789. Mal conseillé, influencé par la reine, le
roi conduit la monarchie à la chute. Dans le domaine monétaire,
nous constatons que LOUIS XVI ne tente aucune innovation et continue le
style qui la précédé puisque les artistes sont
les mêmes que sous Louis XV. On retrouve parmi les raretés
le louis aux palmes, le demi-louis aux lunettes type royal et le louis
à la Corne auquel il faut rattacher laffaire du collier de
la Reine.
En 1791, Louis XVI devint roi des François par la
Constitution mais comme lindique la légende inscrite sur
la tranche la nation (fait) la loi (qui simpose au) roi.
Bien que le roi ait été suspendu le 10 août 1792 et
la République proclamée, lAssemblée décide
donc de conserver le portrait du roi mais le type du revers rompt le passé.
Les armes des Bourbons sont supprimées et remplacées par
un personnage inspiré de lidéal politique nouveau
et qui est dû à Augustin Dupré. Dautres symboles
apparaissent alors tel le coq pour la vigilance, le faisceau pour lunion
et la force, et la datation unit lère chrétienne à
lère de la Liberté. Le louis dor de 24 livres
et lécu dargent de 6 livres et ses divisions continuèrent
à être émis jusquen mars 1793 plus de deux mois
après la mort du roi.
La Convention créera le dernier louis dor de 24 livres et
le dernier écu dargent de 6 livres en conservant le type
du génie ailé gravant sur des tables le mot Constitution
avec le sceptre de la raison.
Le temps du chaos pendant lequel sécroule la monarchie marqua
le début dune société nouvelle. Cest
lépoque moderne de lart monétaire où
le système décimal est instauré. Mais ce monnayage
fera lobjet dune seconde vacation.
Le vu le plus cher du collectionneur est de partager sa passion
pour que les merveilles qui ont été rassemblées puissent
enrichir vos médailliers. Nous souhaitons que ces monuments
vous donnent autant de bonheur quils nous en ont donné et
nous en donnent encore... La beauté et la variété
des monnaies composant cet ensemble devraient susciter de nouvelles vocations
de collectionneurs. A ceux qui se sentent attirés par la NUMISMATIQUE,
voilà une excellente opportunité.
Françoise BERTHELOT-VINCHON
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