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   La Numismatique n'a plus besoin d'apologie ; il faut attribuer sa grande et constante faveur à ce qu'elle donne de satisfaction à deux aspirations de l'esprit humain : connaître le passé et jouir de ses splendeurs. Aussi les monnaies sont-elles recherchées par les hommes de goût et par les hommes de science ; les uns y trouvent un délassement, une émotion artistique, les autres y voient un objet d'étude sérieux et arrivent par un travail pénétrant à des résultats incontestables. Maurice Vallas était les deux à la fois.
   Ses débuts furent ceux de presque tout amateur. Il acheta sans idée arrêtée sa première monnaie en 1971, c'était un bronze romain de l'empereur Constantin le Grand. Puis il s'intéressa aux deniers de la République romaine qu'il eut soin de choisir en très bon état de conservation. Puis son choix se tourna vers les monnaies de l'empire romain. Mais bientôt il fut ému par les beautés et les richesses des compositions de l'art grec. En 1976 ses préférences se portèrent tout d'abord sur l'histoire monétaire du Loir et Cher, son pays natal puis en 1981 son attirance pour l'Orient le fit rechercher des monnaies des Indes. Il a composé une des plus belle et plus complète collection dans des deux domaines de prédilection. Sa dernière acquisition en 2001 fut une monnaie d'argent des Carnutes.
   Au cours de ses recherches, il lui arrivait fréquemment de faire des remarques ou des découvertes intéressantes ; il s'empressait alors de les faire connaître en les publiant dans des revues spécialisées.

   " Maurice Vallas a été expert comptable pendant plus de quatre décennies. Il a commencé à rassembler des monnaies romaines dans les années 1950 puis s'est intéressé au monde grec et tout particulièrement à ses établissements d'outre-mer.
Les voyages nombreux, en Orient proche et lointain, lui ont permis d'approfondir puis d'élargir ce domaine, notamment au sous-continent indien.
Enfin, Maurice Vallas était profondément attaché à sa région natale, le Val de Loire. Ses publications d'histoire locale et ses activités à la Société des Sciences et Lettres du Loir et Cher en témoignent ainsi qu'une partie de sa collection. Il a ainsi réuni des monnaies gauloises, mérovingiennes, carolingiennes et féodales qui, pour la plupart ont été frappées dans sa région d'origine. "

   Ceux qui ont eu le bonheur d'être de ses amis, se rappelleront de sa simplicité et de son admirable méticulosité dans son rôle de collectionneur.
— L'ensemble de la collection qui vous ai livré aujourd'hui se compose de trois rubriques :
— la Numismatique antique consacrée aux monnaies grecques d'Asie et d'Afrique, aux monnaies romaines de la République et de l'Empire romains ainsi qu'aux monnaies byzantines.
— la Numismatique orientale
— la Numismatique du Val de Loire des périodes gauloise, mérovingienne, carolingienne et féodale.

   La numismatique Antique de la Grèce proprement dite. L'origine de la monnaie, dans le bassin méditerranéen où est née la civilisation gréco-latine, ne remonte pas au-delà du VIIe siècle avant notre ère. La monnaie fut inventée probablement par les banquiers ou les commerçants grecs de l'Asie Mineure sous l'hégémonie de Crésus, roi de Lydie. Elle était frappée directement sur les pépites d'or natif appelé électrum à cause de sa couleur voisine de celle de l'ambre. La monnaie d'argent fut inaugurée par les statères "à la tortue " d'Egine. On a coutume d'utiliser pour le classement l'ordre géographique des régions et des citées. La Collection Maurice Vallas nous fait parcourir le bassin méditerranéen d'Ouest en Est en décrivant un circuit complet : Péninsule ibérique, Italie, Macédoine, Thrace, Grèce continentale, Péloponnèse, Asie Mineure, Egypte , Cyrénaïque. Par contre, dans chaque contrée ou dans chaque ville, l'ordre chronologique permet de suivre le développement artistique de l'art monétaire, les évènements historiques qu'elles commémorent ou de suivre la succession des princes, des rois ou des magistrats des citées.

   La Collection Maurice Vallas comporte un choix important de deniers d'argent de la République Romaine, du Haut Empire et du Bas-Empire romains. Suivent quelques monnaies byzantines frappées à Constantinople. Pour subvenir aux besoins des armées, les généraux romains furent amenés à battre monnaies dans quelques villes, notamment à Capoue. Le monnayage proprement romain débute en 268 avant J.-C., époque où un atelier monétaire fut installé sur le mont Capitolin, près du temple de Juno Moneta. Les premières émissions furent des deniers équivalent à 10 as, le quinaire qui en valait 5 et le sesterce, deux et demi. Le monnayage d'or commence beaucoup plus tard, en 87 avant J.-C. Toutes ces monnaies portent des types de divinités, des allégories, la tête casquée de Rome, les Dioscures, le bige de la Victoire, Diane... Dans cette série on remarquera le denier d'Herennius représentant Amphinomus emportant son père sur ses épaules devant l'éruption du Vésuve ; le denier d'Hostilia montrant la Diane d'Ephèse ; le denier de Fonteia pour la chèvre d'Amalthée ; une superbe représentation d'un des douze travaux d'Hercule au revers d'un denier de Poblicia . Le portrait qui a fait son apparition sur les monnaies avec Jules César en (50 avant J.-C.) devient incontournable. Tous les empereurs qui lui ont succédé nous ont laissé une suite iconographique incomparable. Les revers des deniers et des aurei nous livrent des allégories, des allusions aux anciennes légendes de Rome et aux évènements importants de chaque règne avec une richesse d'interprétation qui font de la monnaie une source inépuisable d'enseignements. Le monnayage romain se continue à Byzance. L'identité des types est constante durant tout le Ve siècle : buste casqué et armé de face. En 491, Anastase met en place une importante réforme monétaire en créant un type proprement byzantin qui se perpétuera jusqu'à la chute de Constantinople.

La Numismatique Orientale offre des suites très variées révélées par la collection Maurice Vallas. On y voit dans les débuts, l'influence grecque dominante et peu à peu, celle-ci est chassée par les goûts et les écritures asiatiques.
On distingue deux catégories : le monnayage qui continue celui des grecs dans les pays soumis et le monnayage des pays voisins dont l'origine est indépendante.
Les HIMYARITES On donne ce nom aux habitants de l'Arabie heureuse ou Yémen, leur monnayage s'étend du IV e siècle avant J.-C. à l'an 120 de notre ère et imite les monnaies étrangères et notamment les monnaies athéniennes.
MESOPOTAMIE Carrhae a des monnaies depuis Marc-Aurèle. Edesse était la capitale du royaume d'Orsrhoène fondé en 132 avant J.-C. ; ses rois depuis 166 après J.-C. était sous protectorat romain et sur les monnaies leur types sont associés à ceux des empereurs.
ROYAUME DES PARTHES Le monnayage des Parthes s'étend sur une période de plus de 350 ans, depuis le règne de Mithridate Ier (171-138) jusqu'à Artaban V et Artavasde (244-228). Les drachmes à l'effigie du roi imberbe coiffé d'un bonnet pointu à oreillettes avec au revers un archer sont appelées " monnaies sacerdotales ".
PERSIDES Les dynastes de Persépolis, après Alexandre le Grand, émirent de lourdes monnaies d'argent à légendes araméennes et l'effigie du roi coiffé du bachlik. Au revers, l'image du temple ou de l'autel devant lequel le monarque faisait ses dévotions.
EYMAIDE OU SUSIANE Le premier satrape de ce pays est Kamnaskirès (vers 163 avant J.-C.)
ROIS DE CHARACENE La capitale de ce royaume était Charax au fond du golfe persique. Une dynastie royale qui exerça le pouvoir de 124 avant J.-C. à 115 de notre ère. Le premier en date fut Hyspoasines...
SASSANIDES Les sassanides régnèrent en Perse depuis la défaite des Parthes, qui furent chassés du pays en 228 de notre ère jusqu'à la conquête de la Perse par les Arabes en 651. Les plus célèbres furent Sapor Ier qui fit prisonnier l'empereur romain Valérien puis Chosroes . Les drachmes représentent les roi parfois accompagné de leur épouse et de leur fils à l'image de Varahan II, de la reine et de son fils. Les légendes sont inscrites en pehlvi et les revers représentent le pyrée ou autel du feu entre deux prêtres " mobeds ". Les monnaies deviennent de plus en plus minces et la technique monétaire se rapproche de celle de la période byzantine.
ROIS DE BACTRIANE ET DE L'INDE Les monarques les plus importants à signaler sont : Sophytes qui régna de 316 à 306 avant J.-C. au nord du Pendjab ; Diodote (250 avant J.-C.) à qui l'on doit de beaux statères d'or ; Démétrius, coiffé de la peau d'éléphant ; Euthydème II ; Antimaque ; Eucratide...
ROIS INDO-SCYTHES OU KOUCHANS, derniers souverains ayant employé la langue grecque jusqu'au IIIe siècle de notre ère. Les monnaies de ces rois : Kadphises, Kaniska, Vasudeva portent l'effigie royale. Les divinités et les attributs du culte ont un rôle très important dans la figuration ornant ces monnaies.
ROIS DE NUMIDIE Jusqu'à la victoire de César à Thapsus et la mort de Juba Ier en 46 avant J.-C., les rois de Numidie ont frappé des monnaies à leur effigie.

   La Numismatique du Val de Loire rassemble des monnaies gauloises en argent et en bronze, des monnaies mérovingiennes en or, des monnaies carolingiennes et féodales sous la forme de deniers d'argent.

   Les monnaies gauloises de la Collection Maurice Vallas sont essentiellement originaires des CARNUTES (région de Chartres), sa région natale.
On compte cinq tiers de sous mérovingiens et un denier. Ces monnaies ont été frappées en dehors de l'action du roi. Certaines villes détenaient le privilège de battre monnaies. Elles étaient généralement fabriquées par des orfèvres.
Les deniers carolingiens au monogramme de Charles le Chauve, Louis III, Eudes, Charlemagne, Raoul qui figurent dans la collection sont de Blois, Bourges, Chartres, Châteaudun, Orléans, Tours et Vendôme. Ces monogrammes des monarques carolingiens se modifient en châtel tournois avant de devenir pièce royale.

   A la fin de la dynastie carolingienne, les comtes chargés de gérer les ateliers monétaires avaient usurpé la propriété de ces ateliers et s'attribuèrent les bénéfices de la monnaie. C'est ainsi qu'aux Xe , XIe, XIIe siècles, les comtes, barons, ducs, frappèrent des monnaies destinées à alimenter le commerce des foires locales. Dans la région qui nous préoccupe, les deniers carolingiens ont été transformés au point de donner naissance à de nouvelles figures du type dit chinonais et bléso-chartrains. La silhouette de cette effigie devient purement géométrique telle qu'on les voit dans les armes de la ville de Chartres. Cette évolution de l'effigie d'un modernisme remarquable est particulièrement bien illustrée dans la collection Maurice Vallas

F.B.-V.